Forum des Alternatives 2009 - Atelier "Agriculture et circuits de distribution"

Publié le par Jean Louis Labatut

Intervenants :

Jean-Louis Campagne, 47 ans agriculteur. Propriétaire exploitant volailles, haricots maïs à Momas. Président du CIVAM Bio Béarn (Centre d’Initiatives et de Valorisation de l’Agriculture en Milieu rural), - Président de la SAS Graines (couveuse pour l’installation), - Administrateur à l’Association du Haricot Maïs.

Philippe Claverie, 45 ans agriculteur. Propriétaire exploitant, éleveur bovin/lait « bio » à Caubios Loos. Vice-président CIVAM Bio Béarn, - Administrateur (fondateur) Biolait

Jean-Marc Grussaute, 42 ans viticulteur, « bio ». Propriétaire exploitant «Carmin Laredya» à Jurançon. Président « La Route des Vins de Jurançon »

 

Animateur : Jean-Louis Labatut 65 ans. Président AMAP Gelos.

 

Etat des lieux :

Agriculture en Aquitaine :

En 2005 plus de 80 000 emplois, environ 50 000 exploitations.

En 20 ans 40% ont disparu.

Entre 2000 et 2005 plus de 10 000 exploitations ont disparu soit 18%.

1998/2005 diminution des emplois 30%.

2000/2005 12 000 emplois perdus soit 13%.

« Assiette» d’un Aquitain 10 à 15% production locale

 

Création d’un Système Alimentaire Local : les AMAP en 2000.

Aujourd’hui en Béarn 35 AMAP, 2 500 familles, 140 producteurs dont 40% bio.

 

Objectif à 10 ans (2005/2015) produire 30% pour « l’assiette » des Aquitains.

 

 

Discussion :

Un Système Alimentaire Local (dont les AMAP sont un élément)

  • Est un moyen de lutte contre la crise du lait, par exemple. Le prix à la production ne dépend plus de la seule volonté des complexes agro industriels. Au travers des produits transformés, yaourts et fromage blanc, vendus en direct, Ph. Claverie, la production est mieux valorisée.

  • C’est, pour le consommateur une garantie de traçabilité des produits, une discipline, ne pas consommer, en Béarn, des tomates à Noël.

  • Il participe à la protection de l’environnement, le consommateur veut des produits propres, donc moins d’intrans. Circuit court, veut dire moins de transports, moins de déchets.

  • Il a des limites. Pour Jean-Marc Grussaute, 30% de sa production est vendue localement. C’est une limite à ne pas dépasser. Les Béarnais doivent pouvoir accéder à l’ensemble de la production locale des 60 producteurs indépendants, membre de la « Route des Vins de Jurançon ». Il souligne au passage une aberration, le prix de ses vins est le même à Paris qu’à New York. Le transport coute le même prix dans les 2 cas.

  • Renforce l’exigence de polyvalence. L’agriculteur, n’est plus seulement un producteur, il a des relations d’autant plus étroites, que la distribution est locale, avec « ses » consommateurs dont les exigences font de plus en plus des consomm’acteurs.

  • Le maintien et le renforcement d’une agriculture de proximité. Avec 24 agriculteurs investisseurs, Jean-Louis Campagne a créé la SAS Graines, une couveuse pour les installations hors installation familiale. Elle propose un accompagnement sous forme de parrainage. Elle met à disposition des terres « école » qu’elle détient en baux précaires des collectivités, le plus souvent, destinées à la construction à l’origine.

Philippe Claverie propose la création de l’OLC, Organisation Locale du Commerce pour peser sur l’OMC

 

Le mouvement vers une agriculture « propre », notamment biologique

  • Est une exigence d’authenticité (la production de bananes en Béarn demanderait un artifice type Dubaï). L’agriculteur retrouve une dignité. La production de vin, par exemple, est une création, une alchimie, homme/terroir. L’agriculteur respecte sa propre santé et celle des consommateurs. Il leur propose des produits du terroir. Ce n’est pas un argument de vente, mais une éthique. Les 60 producteurs indépendants de la Route des Vins n’utilisent plus les levures, ni les cuves inox qui faisaient des vins de qualité, homogènes,

  • Demande une autre organisation de la production, laboratoires de fabrication sur l’exploitation, mais aussi parfois, des investissements collectifs. Les 60 viticulteurs indépendants (100 ha) ont investit 250 000 euro pour créer un laboratoire commun et la Maison des Vins et du Terroir du Jurançon à Lacommande (3 salariés)

  • Renforce l’exigence de collectif. Philippe Claverie, devant l’absence de collecte du lait « bio » a créé avec des producteurs du Morbihan «Biolait», il y a une dizaine d’années. L’engouement pour le « bio » devrait permettre d’organiser à nouveau une tournée en Béarn.

  • Jean-Louis campagne fait part de l’expérience d’un groupe local (GIEC)  d’une quarantaine de producteurs, nommé «  Los d’aci »  (Ceux d’ici) : produits locaux en vente directe lors de manifestations «De Ferme en Ferme»  et en vente directe chez les membres du groupe. Ils proposent une restauration fermière lors de manifestations festives, associatives, voire privées.  Exemple, Hestivoc au mois d’aout.

Publié dans Réflexion

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